Mise à jour Mai 2001

 

Avec l'aimable collaboration de Mme Feiga Lubecki, traductrice, enseignante (01-40-36-88-90), et des extraits de vieux numéros de MM.


La loi juive est riche dans sa diversité, et certains points de Halakha (loi juive) abordés ici peuvent ne représenter qu'un avis rabbinique parmi d'autres.
En cas de doute ou d'hésitation, reportez vous à votre Rabbin local.

Questions

Fruits nouveaux, Chéhé'héyanou.
Produits parve
KIdouch
Peut on utiliser un four à micro ondes pour le lait et la viande?
Pourquoi a-t-on la coutume de mettre du sel sur la table?
Qu'est-ce que la gélatine?
Règles relatives à l'immersion de la vaisselle

Comment reconnaître les poissons cachers?

Vers et insectes
Peut-on utiliser du savon au lait ?
Prélèvement de la 'Hallah

En quoi consiste l'interdiction de "cuisson par un non-Juif?"

 

 


Sur quels fruits nouveaux doit-on faire la bénédiction "Chéhé'héyanou"?
Un fruit qui se récolte une ou deux fois l'an, que ce soit un fruit de l'arbre ou de la terre, qu'il se mange cru ou cuit, même s'il pousse tout seul (comme la figue de Barbarie), on fait la bénédiction Chéhé'héyanou ("Béni sois-Tu, D.ieu, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous a fait vivre, exister et arriver à ce temps-ci"). Nos Sages avaient prévu qu'on dise cette bénédiction déjà en voyant ce fruit nouveau, même si c'est une autre personne qui le mangera, même s'il est encore sur l'arbre, car l'essentiel de la bénédiction dépend de la joie qu'on ressent lorsqu'on voit la nouvelle récolte.
Cependant on a l'habitude de ne faire la bénédiction que lorsqu'on mange le fruit, même un tout petit morceau, même un fruit qui n'est pas entier. Il est préférable d'attendre que le fruit soit mûr. L'habitude (Minhag) des Achkenazimes et des 'Hassidim 'Habad est de dire d'abord "Chéhé'héyanou" et ensuite la bénédiction (Haetz ou Aadama). Si on a déjà fait la bénédiction pour le fruit, on pourra dire Chéhé'héyanou de suite après, comme le font les Sefardimes.
Avec une seule bénédiction de Chéhé'héyanou, on se rend quitte pour plusieurs fruits nouveaux, (même si on ne fait que les voir, et qu'on n'a pas l'intention de les manger immédiatement).
C'est une Mitzva de manger de chaque fruit nouveau et de faire Chéhé'héyanou afin de montrer combien on apprécie l'oeuvre de D.ieu.
F. L. (d'après Rav Yossef Guinzbourg)

 

Quels problèmes de Cacherout peuvent se poser à propos des produits "neutres" ?
Les produits alimentaires qui ne sont ni à base de viande, ni à base de lait sont considérés comme "neutres" (parve), par exemple: les oeufs, les poissons, les fruits, les légumes, les céréales et les jus.
De nombreux produits manufacturés peuvent aussi être "neutres", par exemple: le sucre, le café, certaines friandises, les pâtes etc... Dans ce cas, il est nécessaire de s'assurer que ces produits sont bel et bien "neutres", car ils pourraient avoir été produits dans des usines, avec les mêmes équipements culinaires que des produits à base de viande ou de lait: ceci ne serait bien entendu pas mentionné dans la composition!
C'est pourquoi il est nécessaire de s'en tenir aux listes de produits autorisés par le Rabbinat, qui mentionnent également quels sont les poissons cachères. De plus, il est nécessaire de vérifier de nombreux aliments pour s'assumer qu'ils se contiennent ni vers ni insectes. Il faut également vérifier que les oeufs ne contiennent pas de taches de sang.
Enfin, de nombreux aliments sont susceptibles de contenir du vin, du jus de raisin, ou du vinaigre de raisin qui sont interdits.
F. L. (d'après Spice and Spirit)

Qu'est-ce que le "Kidouch"?
C'est une obligation de la Torah de proclamer la sainteté du jour à l'entrée du Chabbat, et de souligner ainsi qu'il est différent des autres jours. Pour cela, nos Sages ont composé un texte, appelé Kidouch, qui est récité par le chef de famille sur une coupe de vin avant le repas du vendredi soir.
Dès que les enfants ont atteint l'âge de 'Hinoukh (éducation), c'est-à-dire six ou sept ans, ils doivent écouter le Kidouch, et éventuellement le réciter eux-mêmes sur une coupe de jus de raisin.
On ne mange ni ne boit avant le Kidouch.
F. L.

 

Peut-on utiliser un four à micro-ondes pour le lait et pour la viande?
Dans un four normal, la chaleur se répand depuis les parois vers l'intérieur des aliments, et le four est donc comparé à une grande casserole. Par contre, dans le four à micro-ondes, la chaleur se répand depuis les aliments vers les parois; celles-ci ne sont donc pas la source première de chaleur. C'est pourquoi la loi est un peu moins stricte.
Le problème est que, lors de la cuisson d'un plat de viande par exemple, des gouttes chaudes risquent de tomber directement sur les parois ou le plateau, soient absorbées, et "ressortent" lors de la cuisson d'un plat de laitages, le rendant alors non-cachère.
C'est pourquoi on fera très attention aux points suivants:
1) On réservera un plateau pour les plats de viande, un autre pour les plats de lait, et éventuellement un troisième pour les plats neutres.
2) On décidera qu'une des deux sortes de plats (lait ou viande) sera toujours fermée afin que les aliments chauds ne risquent pas d'être en contact avec les parois du four. Le couvercle n'a pas besoin d'être hermétique: il sera suffisant d'emballer l'aliment dans un sachet ou un carton, ce qui limitera déjà les éclaboussures; et s'il y a des éclaboussures, leur chaleur aura déjà bien diminué. Si l'on veut être strict, on "emballera" les aliments "lait" ainsi que les aliments "viande"; il ne sera pas nécessaire d'"emballer" les aliments "neutres" (parvé).
3) Tout cela s'applique pour un four à micro-ondes. Mais le programme "brunissement" rend le four à micro-ondes semblable à un four électrique normal. Si on utilise le four à micro-ondes pour le lait et la viande, il sera nécessaire de très bien le nettoyer, ensuite de faire fonctionner le programme "brunissement" à vide à température maximale quelques minutes et seulement après cela, on pourra introduire l'aliment à faire brunir.
4) Avant de cachériser un four à micro-ondes il faut bien le nettoyer et ne pas l'utiliser pendant vingt-quatre heures. Ensuite il faut y faire bouillir un demi-litre d'eau à température maximale dans un récipient cachère jusqu'à ce que la vapeur remplisse le four.
F. L. (d'après Rav Yossef Guinzbourg)

 

Pourquoi a-t-on la coutume de mettre du sel sur la table?
Depuis que le Temple a été détruit, la table du Juif est considérée comme un autel, et le fait de manger (pour être en bonne santé et faire des Mitzvots) est considéré comme offrir un sacrifice. Or il fallait mettre du sel sur chaque sacrifice.
Selon la Kabalah, on trempe le pain trois fois dans le sel (dont la valeur numérique en hébreu est de 78, c'est-à-dire trois fois le nom de D.ieu, 26.)
Selon la 'Hassidout, le sel n'a pas de goût mais il en donne aux aliments; il préserve ce qui est bon et détruit ce qui ne l'est pas. En cela il ressemble à l'aspect ésotérique de la Torah.
Certains ont la coutume que ce soit la maîtresse de maison qui l'apporte à table, en guise de bienvenue, pour réparer la faute de la femme de Loth transformée en statue de sel pour n'avoir pas voulu servir de sel aux invités.
F. L. (d'après Rav Yossef Guinzbourg)

Qu'est-ce que la gélatine?
La gélatine est un composant essentiel dans de nombreux aliments manufacturés: elle donne du liant, permet la formation de la glace et des flancs de façon homogène; on la trouve dans les sucreries et les gâteaux.
On l'utilise aussi pour filtrer et clarifier les vins et les jus de fruits.
Elle améliore la qualité des yaourts. Elle permet à ces produits de se conserver plus longtemps, et ceci même en cas de changement de température.
La vraie gélatine est fabriquée à partir de la protéine de collagène qu'on trouve dans les os, le cartilage et la peau (même le cuir déjà tanné) des animaux. Le produit brut est pressé, lavé, bouilli dans des acides ou macéré dans de la chaux.
Bien entendu ces animaux ne sont pas cachères et même s'ils sont permis, ils n'ont pas été abattus rituellement.
Même s'il existe certaines permissions rabbiniques, il n'en reste pas moins que de nombreux décisionnaires l'interdisent. De plus, pour ceux qui la considèrent permise, elle est loin d'être classée comme "Laméhadrine", c¹est-à-dire strictement cachère.
On a trouvé une autre façon de produire de la gélatine, à partir d¹une algue marine, ou encore de l'amiline de blé. (Dans ce dernier cas, elle est 'Hamets et ne pourra être utilisée pour Pessa'h).
Mais la qualité de cette gélatine végétale est inférieure à celle de la vraie gélatine.
Dernièrement, on a réussi à produire en Angleterre de la gélatine à partir de poissons cachers. Actuellement, elle revient encore très cher et c'est pourquoi on a encore du mal à s'en procurer. Il est évident que si la demande des consommateurs "cachers" augmente, le prix de cette denrée baissera.
F. L. (d'après Rav Yossef Guinzbourg)

 

Règles relatives à l'immersion de la vaisselle

Celui qui acquiert d'un non-juif des ustensiles destinés au repas, même si ce sont des ustensiles neufs, s'ils sont de métal ou de verre, il lui sera interdit de s'en servir pour quelque usage que ce soit, même à froid, avant de les avoir plongés dans une source ou un Mikvé apte à la Tevilah d'une femme (Bain rituel).
Avant l'immersion, on dit pour un ustensile la bénédiction: Baroukh Ata Ado-naï Elo-hénou Mélèkh Haolam Acher Kldéchanou Bemitsvotav Vétsivanou AI Tevilat Kéli, "Qui nous as sanctifiés par Ses commandements et nous as ordonné l'immersion de la vaisselle" .
Si l'on trempe plusieurs ustensiles, on terminera par "AI Tevilat Kélim".
Puisque les ustensiles nécessitent une Tevilah précisément dans un endroit apte à la Tevilah d'une femme, on veillera à ne pas les Immerger dans des cours d'eau au moment où ceux-ci sont grossis par les pluies, ou la fonte des neiges.
Les ustensiles en bois ou en plastique n'ont pas besoin de Tevilah; mais s'il y a dessus des garnitures de fer, ils nécessitent une Tevilah sans bénédiction.
Les ustensiles d'argile n'ont pas non plus besoin de Tevilah. S'ils sont recouverts Intérieurement d'émail, ils ont besoin d'une Tevilah sans bénédiction et de même pour la vaisselle de porcelaine.
Ne nécessite la Tevilah, qu'un ustensile dont on se sert pour un aliment propre immédiatement à la consommation, sans aucune autre préparation. Pourtant sont dispensées de Tevilah les tôles sur lesquelles on prépare les Matsot et où l'on coupe la pâte, les aiguilles avec les- quelles on coud la viande farcie, et toute chose analogue. Mais il faut une Tevilah sans bénédiction pour les couteaux à égorger et les couteaux à dépouiller, puisqu'il est possible d'utiliser ces couteaux pour un mets dont la préparation est terminée. Un trépied sur lequel on met la casserole n'a pas besoin de Tevilah, puisque l'aliment lui-même ne le touche pas. Mais il faut une Tevilah avec bénédiction pour une broche de métal avec laquelle on rôtit la viande.
On veillera avant la Tevilah à ce que l'ustensile soit propre et qu'il n'y ait dessus aucune saleté, ni rouille (mais il n'y a pas de mal s'il y a des traces de rouille, ou un simple noircissement habituel et l'on n'y attachera pas d'importance. On procédera à la Tevilah de chaque ustensile en une fois, de manière qu'il se trouve en totalité dans l'eau. Un ustensile qui a un manche doit se trouver avec le manche, en une fois, en entier dans l'eau. L'homme qui procède à la Tevilah, et qui tient l'ustensile en main, fera d'abord la Tevilah de sa main à l'endroit où il fait la Tevilah, et il ne tiendra pas l'ustensile avec force, mais d'une prise relâchée. Si on fait la Tevilah en attachant l'ustensile à une corde, par exemple quand on fait la Tevilah dans un puits, il faut prendre garde à ce que le nœud soit lâche, pour que l'eau puisse pénétrer en tout endroit de l'ustensile.
Si l'on procède à la Tevilah d'ustensiles à embouchure étroite, il faudra veiller à ce qu'ils restent dans l'eau jusqu'à ce qu'ils soient pleins d'eau, car Il faut que l'eau vienne sur l'ustensile Intérieurement et extérieurement.
Un mineur ou une mineure ne sont pas aptes pour la Tevilah des ustensiles.
Il est Interdit de procéder à la Tevilah d'un ustensile le Chabbat ou un jour de fête.

MM n° 11, Mai 1991.

Comment reconnaître les poissons cachers?

Les écailles:
Les écailles sont la caractéristique essentielle de la cacherouth d'un poisson. En effet, tous les poissons ont des nageoires, mais seul les poissons cachers sont pourvus à la fois de nageoires et d'écailles. S'il est impossible de détacher les écailles de la peau d'un poisson, ce poisson n'est pas cacher. S'il est très difficile de détacher les écailles, on demandera l'avis d'une autorité rabbinique. Si, quand on achète un poisson entier (avec la tête et la peau), on peut reconnaître à son apparence qu'il s'agit d'un poisson cacher, il n'est pas nécessaire de l'examiner pour voir s'il a des écailles.
Les filets de poisson Il n'est pas permis d'acheter à un poissonnier non-juif du poisson sans peau, même si le commerçant nous dit de quel poisson il s'agit, car une preuve absolue de cacherouth est exigée pour en autoriser la consommation. Quand on achète des filets de poisson, le poissonnier devra donc, ou bien préparer les filets en présente du client ou bien laisser une partie de la peau attachée au poisson. SI le poisson est livré à domicile, il ne suffit pas que la peau du poisson soit livrée dans le même paquet, il faut qu'elle soit attachée au poisson.
Le poisson haché On ne peut acheter de poisson haché que chez un poissonnier dont on est certain à 100% qu'il ne vend pas de poissons Taref. Beaucoup de boutiques vendent du poisson en conserves qui a été mis en filet et haché sur les bateaux. Il n'y a alors aucun moyen de vérifier si les conserves ne contiennent que du poisson cacher.
Vers et insectes:
Certains poissons, comme les carpes, ont quelquefois des Insectes ou des vers dans la tête, dans le museau, dans les ouïes, tes vers peuvent aussi adhérer à la peau. D'autres poissons ont des vers dans les intestins ou dans leur chair. Cela dépend des eaux d'où provient le poisson. On se fiera, à te sujet, à la coutume locale, et on se renseignera auprès d'une autorité rabbinique pour savoir si l'examen est nécessaire et, le cas échéant, comment y procéder.
MM

Vers et insectes:

Quoique les aliments puissent être considérés comme parfaitement propres sur le plan hygiénique, on devra s'assurer qu'en plus, ils ne contiennent ni insectes, ni vers, ni larves, ni oeufs. Il est explicitement interdit par la Torah de consommer des insectes et celui qui enfreindrait cette interdiction s'expose aux conséquences indiquées dans la Torah. Même les insectes qui sont si petits que seule une investigation approfondie peut les faire apparaître sont inclus dans cette interdiction. Ne seront exclues que les créatures qui ne pourraient être découvertes qu'au microscope.
Comme la présence des insectes est intimement liée au climat et aux conditions dans lesquelles les aliments ont été produits, il est difficile de donner un guide à valeur générale, concernant l'obligation d'examiner les aliments. L'usage local, l'expérience personnelle et les conseils d'une autorité rabbinique doivent guider notre façon d'agir à cet égard.

RECHERCHE DES INSECTES
Les denrées alimentaires peuvent ici être divisées en trois catégories:
1) Celles dans lesquelles on ne trouve généralement pas d'insectes.
2) Celles dans lesquelles, dans la majorité des cas, on ne trouve pas d'insectes, mais qui sont susceptibles d'en rece1er de temps à autre.
3) Celles dans lesquelles il est courant de trouver des insectes.
Première catégorie:
S'il n'y a pas du tout d'insectes, ou dans le cas où leur présence est rare, l'examen n'est pas nécessaire. Exemple: oranges, noix de coco, mandarines, pommes aigres, la plupart des sortes de poires et de pommes, bananes, tomates, carottes fraîches, pommes de terre.
Deuxième catégorie:
Si on trouve assez fréquemment des insectes dans les aliments de ces catégories, il faudra obligatoirement procéder à leur examen. On peut inclure dans cette catégorie presque tous les légumes verts, tels que les choux, la laitue, le persil, les choux-fleurs, des pois à écosser, des pois cassés, des champignons, des radis (dans certains pays) et de nombreux fruits comme les dattes, les figues, les noix, les noisettes, diverses sortes de cerises et de prunes, diverses sortes de pommes et de poires, de fraises, groseilles, framboises et autres fruits semblables. Dans les pays chauds, les féculents, tels que la farine et diverses céréales, sont susceptibles de contenir des vers, des mouches ou des mites, et il est obligatoire de les examiner. (Dans d'autres régions, l'examen dépend des conditions climatiques locales).

COMMENT PROCÉDER A L'EXAMEN DES FRUITS ET DES LEGUMES?
Puisque l'examen a pour but de déterminer si les aliments sont totalement dépourvus d'insectes, il est nécessaire d'examiner de façon très attentive tous les espaces où l'on découvre généralement des insectes. Par exemple: Dans le cas des prunes et des cerises, il faudra couper en deux le fruit autour du noyau et examiner la surface ainsi découverte. Dans le cas de la laitue ou des choux, on examinera séparément chaque feuille des deux côtés, centimètre par centimètre. Laver les feuilles sous l'eau courante ou dans de l'eau salée ou vinaigrée avant l'examen peut être d'une aide considérable; cependant, ce lavage ne saurait en aucun cas, à lui seul, être suffisant. Pour que l'examen soit efficace, il faudra l'effectuer soit à la lumière du jour, soit sous une bonne lumière artificielle. Il est pratiquement impossible d'examiner de la laitue, si on ne tient pas chaque feuille, sous la lumière pendant l'examen.

FL

 

Peut-on utiliser du savon au lait ?

Non. Bien que ce qui est absorbé par la peau ne soit pas appelé: "manger", il est néanmoins interdit de profiter, d'une manière ou d'une autre, d'un mélange de lait et de viande.
Il est bien connu que tout savon est d'origine animale, ce qui ne l'empêche pas d'être utilisable pour l'hygiène corporelle. Mais si on lui ajoute du lait, il s'agit alors d'un mélange qu'on n'a le droit ni d'effectuer ni de manger, et dont on ne peut même pas profiter, même si à l'origine les ingrédients appartiennent à un non-Juif.
Pour la même raison, un Juif employé dans la cuisine d'un non-Juif ne peut exécuter aucune recette demandant de cuire, frire, mélanger à chaud ensemble etc... du lait et de la viande, même s'il n'a, bien sûr, pas l'intention d'en manger.

FL

 

Prélèvement de la 'Hallah

Si de la pâte de pain ou de gâteau appartient à un Juif, au moment où elle est pétrie, et si elle contient une quantité minimum de 1 kg2OO de farine, il sera nécessaire d'en prélever la 'Hallah, même si elle a été pétrie par un non Juif.
A l'origine, on mettait de côté un pourcentage fixe de la pâte à titre de 'Hallah, et on la donnait à un Cohen. De nos jours, les Cohanim, étant considérés comme rituellement impurs, n'ont pas le droit de consommer la 'Hallah; aussi il suffit de prélever une plus petite quantité de pâte pour se rendre quitte de la Mitsvah de 'Hallah. La pâte ainsi mise de côté devra être jetée, et ordinairement on la brûle.
Quelles sont les sortes de pâtes qui sont soumises à l'obligation de la 'Hallah: L'obligation de prélever de la 'Hallah ne s'applique qu'à de la Farine faite avec du blé, de l'orge, du seigle, de l'avoine ou de l'épeautre, mêlée à de l'eau ou à d'autres liquides, ce qui donne un mélange épais semblable à de la pâte. Si le mélange est peu consistant, il n'est pas nécessaire de prélever de la 'Hallah. Dans un cas pareil cependant, il peut arriver que l'obligation de prélever intervienne après la cuisson de la pâte au four (voir plus loin).
Quantité de farine nécessaire pour qu'il y ait obligation de prélever la 'Hallah: L'obligation de prélever la 'Hallah dépend de la quantité de farine contenue dans la pâte. Pour que le prélèvement de la 'Hallah soit nécessaire, il faut qu'il y ait au moins un Omer de farine (ancienne mesure mentionnée dans la Torah).
Processus du prélèvement:
On prélève une quantité de pâte qui correspond ordinairement au volume d'une olive, et on désigne -soit expressément, soit par la pensée--cette quantité comme 'Hallah; si une bera'ha est nécessaire, on la dira juste avant le prélèvement.
Qui a droit de prélever la 'Hallah:
Seule la personne à qui appartient la pâte--ou une personne autorisée par elle- aura le droit de prélever la 'Hallah. Un non-juif, un enfant qui n'est pas encore bar-mitsva ou Bat-Mitsvah, une personne qui n'y a pas été autorisée par le propriétaire, n'auront pas le droit de prélever la 'Hallah. La maîtresse de maison se réserve généralement le privilège de prélever la 'Hallah; c'est à elle qu'il revient de veiller à ce que le prélèvement de la 'Hallah ait été opéré sur tous les pains et tous les gâteaux qui sont faits ou apportés dans la maison. Beaucoup de femmes ont adopté l'usage de cuire du pain spécialement pour le Chabbat, afin d'avoir la possibilité de faire la Mitsvah de 'Hallah. Un Cohen et son épouse, sont eux aussi soumis à l'obligation de faire la Mitsvah de prélever la 'Hallah de leur propre pâte.
Quand prélever la 'Hallah: On prélève la 'Hallah de la pâte avant qu'elle ne soit cuite. Si on a oublié de la prélever auparavant, on devra le faire après la cuisson. De même, si la 'Hallah ne devait pas être prélevée d'un mélange fin, il se peut qu'il faille la prélever après la cuisson. En principe il ne faudra consommer aucune denrée cuite au four si on n'en a pas prélevé la 'Hallah au préalable. Si du pain ou des gâteaux sont fournis par un boulanger juif qui n'a pas l'habitude de prélever la 'Hallah, c'est le client qui devra prélever la 'Hallah, même s'il n'achète qu'une quantité inférieure à 1 kg 200g.

En quoi consiste l'interdiction de "cuisson par un non-Juif?"

Nos Sages ont interdit de consommer l'aliment cuit par un non-Juif, que ce soit chez un particulier, dans une usine ou un restaurant, même si les ingrédients étaient cachères, et même lorsque le non-Juif est employé par le Juif. La raison profonde de cette interdiction est d'éviter au maximum les risques d'assimilation et de mariage mixtes et de limiter l'habitude de manger de la cuisine non-juive.
Par "cuire", on entend: la cuisson à l'eau et à l'huile, la cuisson au four, la friture; cependant les mets salés ou fumés ou mis en conserve (crus) sont permis.
L'aliment cuit par un non-Juif n'est interdit que sous deux conditions: 1) il ne peut être mangé cru (par exemple: de la viande, certains légumes, de la pâtisserie etc...) Même l'œuf est interdit, bien qu'il puisse éventuellement être gobé cru). Il est donc permis de consommer de la compote de pommes par exemple, car les fruits peuvent être mangés crus.
2) l'aliment est digne de "monter sur la table des rois", c'est-à-dire qu'il est présentable devant des invités.
Bien entendu ces définitions dépendent de l'endroit et de l'époque où on se trouve. Ainsi le thon en conserve, la pâtisserie, les pommes de terre, les champignons, etc... sont interdits. Le riz cuit est interdit mais le riz soufflé (pour les céréales du petit déjeuner) est permis. Par contre les friandises comme le chocolat, les pop-corn etc... qui ne sont que des aliments "secondaires" sont permis.
D'après de nombreuses opinions rabbiniques, on peut consommer des sardines en conserve, du maïs en boîte, le café, le thé, la bière, le jus et les alcools (sauf, bien entendu, s'ils sont à base de vin ou de raisin ou s'ils comportent des ingrédients interdits).
Si un Juif allume le feu ou le four, l'aliment cuit par la suite par un non-Juif est permis. De même si le Juif pose le plat sur le feu ou dans le four préalablement allumé par le non-Juif, l'aliment est permis. Les décisionnaires séfarades exigent que le Juif allume le feu et pose la casserole sur le feu ou le plat dans le four.

F. L. (d'après Rav Yossef Guinzbourg)

 

Un dossier préparé par K. Acher